Auteurs

Appolinaire Zilhoubé

Titulaire d’un Master 2 en Géographie
Université de Maroua
Département de Géographie
Maroua, Cameroun, BP 644 Maroua
Courriel : appolizilhoube@gmail.com
Tel. : +237655930641

WAPPI YEDA Gervais

Université de Maroua, Département de Géographie, Maroua, Cameroun
BP 644 Maroua
Courriel : wappiyedagervais@gmail.com
Tel. : +237691482999

*Auteur correspondant : appolizilhoube@gmail.com

Etat des infrastructures hydrauliques villageoises et rareté de l’eau de consommation dans le sahel camerounais

Résumé

A l’heure où les débats sur l’eau sont orientés vers l’accès à l’eau potable, les risques sanitaires hydriques, le gaspillage et les impacts des rejets d’eaux usées dans l’environnement, dans le Sahel camerounais les populations rurales ont encore du mal à accéder à l’or bleu en quantité suffisante, peu importe sa qualité. Le présent article se propose donc de montrer comment l’état des infrastructures hydrauliques villageoises contribue à l’exacerbation de l’épineux problème de la rareté de l’eau de consommation dans la partie la plus sèche du territoire camerounais. Pour ce faire, des levés cartographiques, des observations directes et des entretiens ont été réalisés dans 15 villages répartis dans trois départements de la région de l’Extrême-Nord : Mayo-Kani, Mayo-Tsanaga et Mayo-Sava. Les résultats montrent que les puits traditionnels (55%) et les forages équipés d’une pompe à motricité humaine (42%) constituent l’essentiel des infrastructures hydrauliques villageoises. Le département du Mayo-Kani est de loin le mieux fourni, avec une moyenne de 23,2 infrastructures par village. Toutefois, ces infrastructures sont soit non fonctionnelles (49% des forages et 27% des puits), soit fonctionnelles temporaires et saisonnières (37% des forages et 59% des puits). Le département du Mayo-Tsanaga est celui qui en souffre le plus, avec 30% des forages non fonctionnels et 50% fonctionnels temporaires ; 32% de puits non fonctionnels et 64% fonctionnels temporaires. Il est donc urgent de mettre en place des ouvrages hydrauliques permanents en nombre important et de créer des comités de gestion villageois inclusifs pour un meilleur entretien de ces ouvrages.

Mots clés : Infrastructures, hydrauliques villageoises, rareté, eau de consommation, Sahel camerounais

Abstract : At a time when the debates on water are oriented towards access to drinking water, water health risks, waste and the impacts of wastewater discharges into the environment, in the Cameroonian Sahel the populations still struggle to access blue gold in sufficient quantity, regardless of its quality.  This article therefore proposes to show how the state of village water infrastructures contributes to the exacerbation of the thorny problem of the scarcity of drinking water in the driest part of the Cameroonian territory. To do this, cartographic surveys, direct observations and interviews were carried out in 15 villages spread over three departments of the Far North region: Mayo-Kani, Mayo-Tsanaga and Mayo-Sava.  The results show that traditional wells (55%) and boreholes equipped with a human-powered pump (42%) constitute the bulk of village water infrastructure.  The Mayo-Kani department is by far the best provided, with an average of 23.2 infrastructures per village. However, these infrastructures are either non-functional (49% of boreholes and 27% of wells), or temporary and seasonal functional (37% of boreholes and 59% of wells). The department of Mayo-Tsanaga is the one that suffers the most, with 30% of boreholes non-functional and 50% temporary functional; 32% non-functional wells and 64% temporary functional ones. It is therefore urgent to set up permanent hydraulic structures in large numbers and to create inclusive village management committees for better maintenance of these structures.

Key words: Infrastructure, village water supply, scarcity, drinking water, Cameroonian Sahel

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