Bienvenue sur AFLASH, la revue de l’Université de Moundou
Auteur
Jérémie WILARBANG
Doctorant en sociologie, Département de Sociologie/Anthropologie Université de Ngaoundéré (Cameroun) Tel : (+237) 6 95 76 36 29 Correspondance : jwilarbang@yahoo.com
Les rapports de force dans l’arène des comités de développement du canton de Boboyo (Département du Mayo-Kani, Extrême-Nord du Cameroun)
Résumé
La crise économique et la libéralisation de la vie publique, dans les années 1980 et 1990, ont favorisé la prolifération des comités de développement. Ces derniers sont devenus de véritables arènes de développement marquées par des rapports de force entre diverses catégories d’acteurs. Ainsi, cette étude vise à analyser les relations entre les différents groupes sociaux impliqués dans ces associations. Le « volet » méthodologique a mobilisé l’observation, l’entretien, l’administration des questionnaires et la recherche documentaire. À la lumière de la théorie des champs (constructivisme structuraliste de Pierre Bourdieu), qui permet de saisir le développement local comme une arène avec des enjeux et des capitaux propres, les investigations ont abouti aux résultats suivants : les élites, les partenaires et la population locale sont les principales catégories d’acteurs de ce champ. Ce dernier reste, tout de même, dominé par les élites qui se présentent comme de simples philanthropes. Aussi, le développement, à caractère associatif, est porteur d’avantages sociaux.
Mots-clés : comités de développement, champ social, catégories sociales, rapports de force, canton de Boboyo.
Abstract: The economic crisis and the liberalization of the society in the 1980s and 1990s favored the proliferation of development associations. They have become real arenas of development marked by power struggles between groups of actors. So, this paper aims to analyse the relationships between the different social groups involved in these associations. The methodological dimension is based on observation, interviews, survey with questionnaires, and documentary research. The social field theory (structural constructivism of Pierre Bourdieu) helped us to apprehend the local development as an arena with stakes and resources. The investigations lead to the following results: elites, partners, and local population are the main social groups, although the local development field remains dominated by elites who depict themselves as simple philanthropists. Also, the development of an associative character bears social advantages or fringe benefits.
Key-words: development associations, social field, social groups, power relations, canton of Boboyo.